Chaque année, ça ne rate jamais : en période de rentrée (septembre et janvier), la salle de sport implose sous le nombre de nouveaux inscrits qui pourtant disparaîtront dans quelques semaines pour la plupart. C’était la vague des bonnes résolutions qu’on ne tient jamais longtemps… pourtant, ça part vraiment d’une bonne volonté, ce sont la plupart du temps de sages décisions qu’on rechignait à prendre. Pourquoi alors est-ce si dur de finalement s’y tenir ?

Pourquoi on ne tient pas ses bonnes résolutions ?
Le meilleur moyen de ne pas les tenir, c’est de faire comme tout le monde et les prendre à son anniversaire, à la rentrée, à la nouvelle année… Car c’est ancré en nous que ce genre de résolutions-là, prise à des dates butoirs (oui, parce que, attention ! On ne les commence que le 1er janvier même si on l’a décidé le 15 décembre!) ne sont pas faites pour tenir. Non, elles existent seulement pour se donner bonne conscience, pour faire comme tout le monde, pour avoir un sujet de conversation…
Pourquoi choisir des moments si chargés en émotions et en changements pour en rajouter une couche par-dessus ? Evidemment que ce sera encore plus dur à tenir de commencer le sport le 1er janvier quand vous êtes déjà découragé de voir la balance vous dire que les excès des fêtes vous ont fait prendre deux kilos. Evidemment que tenter d’arrêter de fumer en plein stress de la rentrée, entouré de fumeurs, ça risque d’être ardu ! Parce que bien sûr les bonnes résolutions du nouvel an ne font pas les choses à moitié : c’est quitte ou double ! On se mettra au sport tous les jours, on va arrêter de manger du sucre raffiné tout de suite. On se met la barre trop haut, pris dans l »euphorie, l’enthousiasme d’une nouvelle année qui commence. Et évidemment, on se casse la gueule.
Se poser les bonnes questions
On l’a vu, se donner de bonnes résolutions, c’est souvent suivre les yeux fermés un mouvement de foule. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais au lieu de décider à la va-vite entre les huîtres et la dinde farcie, mieux vaut prendre son temps pour savoir ce que l’on veut vraiment.
Posez-vous, et écrivez votre objectif sur une feuille, un tableau, qu’importe. Par exemple : « Je souhaite arrêter de fumer. » A la suite, mettez les pourquoi, tous les pourquoi : les vôtres, ceux plutôt imposés par la société, les petits, les grands. Exemple : « Pour faire des économies, pour ne pas être essoufflé quand je monte un escalier, pour arrêter de puer la clope froide et avoir mauvaise haleine, pour une meilleure santé, etc. »
Il faut savoir pourquoi vous faites les choses, pour leur donner de la valeur, pour prouvez qu’elles ont un vrai sens pour vous. Ce ne sont pas juste des mots lancés entre potes, c’est un engagement que vous prenez avec vous-même pour être meilleur. Et vous venez de l’écrire de votre main, impossible de faire marche arrière.
Devenir une habitude
Ce qui fonctionne bien aussi avec les bonnes résolutions, c’est cette notion de défi qu’elles impliquent. On se sent invincibles au moment de les prendre, et ça peut même durer quelques jours. Le problème, c’est que les bonnes résolutions ne sont pas un combat titanesque à grand renfort de mental de guerrier. Non, c’est plutôt un processus lent qui va se jouer tous les jours. Il y a aura des hauts, des bas, des moments super faciles et d’autres beaucoup plus compliqués quand bien même on pensait que c’était gagné.
Vous devez acquérir une nouvelle habitude, l’ancrer chaque jour dans votre quotidien, que ce soit faire une séance de sport, trouver un moment pour lire, manger mieux et savoir ce qu’il y a dans votre assiette, etc. Il ne faut pas baisser les bras, ça ne se fera pas en un jour clairement. La clé, c’est de banaliser ce nouvel acte, qu’il ne ressorte plus du quotidien… l’oublier pour faire croire à votre cerveau que « tout va bien, c’est normal » alors qu’un vrai changement dans votre vie a lieu.
Vous êtes plutôt du genre à fonctionner avec des récompenses ? L’un n’empêche pas l’autre : ancrer une habitude comme si rien n’était, pratiquer l’auto-persuasion et gagner quelque chose de l’autre côté. Vous ne fumez plus avec votre café ? Si ça vous fait plaisir, prenez donc un (on a dit « un »!) carré de chocolat avec votre café. Plus qu’une récompense, il s’agira surtout d’un remplacement, d’un palliatif. Assurez-vous de trouver le bon et de ne pas en abuser non plus… Tout est une question d’équilibre.
Je parlais plus haut d’auto-persuasion. Oui, il existe une tonne incroyable de méthodes de la sorte pour vous aider. Par exemple, chaque soir dans votre lit, chaque matin dans le miroir, affirmez à voix haute la chose ce que vous voulez changer. Attention, pas de « J’aimerais boire moins d’alcool », ou « Il faudrait… » ou « Je vais… ». Mais plutôt : « Je bois moins d’alcool ». Vous pouvez également faire appel à la visualisation, vous imaginant serein, resplendissant de santé et souriant en train de dire non à un de vos collègues qui vous propose une cigarette. Si le changement en question vous angoisse, n’hésitez pas à aller farfouiller du côté de la médiation, du yoga, de la sophrologie…
Etape par étape
Vous n’allez pas tout changer d’un coup, vous n’êtes pas obligé d’opérer un changement radical… et malheureusement, c’est pourtant ce que font ceux qui tentent de respecter leurs bonnes résolutions, et c’est également une des raisons de leur échec. Le changement est un stress en soi, autant le rendre plus doux, moins abrupt en l’introduisant au fur et à mesure dans nos vies.
Souvent c’est assez évident, il suffit d’y réfléchir deux minutes. Reprenons l’exemple de l’arrêt de la cigarette : il suffit de réduire sa consommation journalière ou hebdomadaire, par palier. Chaque semaine, on va un peu plus loin. Il faut accepter d’être patient pour que cette nouvelle résolution s’ancre dans votre vie quotidienne.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, je vous invite encore une fois à prendre un papier et un crayon. En dessous de votre objectif, déclinez ce dernier en plusieurs petits objectifs. Par exemple pour la bonne résolution « perdre du poids » – oui, je prends des exemples bateaux je sais, c’est pour que ça parle à tout le monde –, on peut le décliner ainsi : boire moins d’alcool, manger mieux, faire plus de sport, etc. Et à chaque sous-objectif, on va encore plus loin ! « Manger mieux » devient : arrêter de manger du pain blanc, réduire la quantité de féculents le soir, cuisiner au moins 4 repas par semaine moi-même, ne manger que du chocolat noir et me calmer sur les biscuits, troquer au moins un café sur deux par un thé sans sucre, etc.
Détaillez, détaillez, détaillez. Dans la mesure du possible, donnez des chiffres, des buts précis. Et opérez par étape. Chaque semaine, attaquez-vous à un sous-objectif, choisissez dans ce dernier 2 ou 3 ou 5 buts à atteindre – selon la difficulté, mais soyez honnête avec vous-mêmes ! Et tenez-vous à ces buts toute la semaine. Si ça a été très dur, refaites la même semaine sans rien enlever ni ajouter dans vos buts. Si au bout de la semaine, ça s’est bien passé, si vous êtes content de vous, choisissez en plus d’autres buts à atteindre. Ça prendre du temps mais au fur et à mesure chaque changement deviendra une habitude, chaque sous-objectif sera atteint.
Cela peut prendre quelques semaines ou des mois et des mois… mais si vous êtes rigoureux, si vous ne vous mentez pas à vous-même, si vous vous félicitez/récompensez de temps en temps, ça fonctionnera. Vous atteindrez à terme votre objectif final.
Pourquoi attendre ?
Cet article, je le poste en décembre car je sais que c’est une des périodes phares pour les bonnes résolutions. Mais pourquoi attendre ? Vous voulez vraiment atteindre votre objectif et changer ce quelque chose qui vous embête dans votre vie ? Alors, foncez ! Vous n’avez pas besoin d’une date butoir pour ça, vous êtes meilleur que ça ! Qu’importe la date, ce n’est pas ça qui vous fera réussir. Si vous avez le déclic, n’attendez pas, ne laissez pas passer votre chance, vous êtes prêt, vous l’avez toujours été du moment où vous vous êtes dit « tiens, ça pourrait être ça ma bonne résolution ». Alors, en avant !